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Faut-il moraliser l’économie sociale ?

par Benoît Noel - 2014

Analyse

Dans l’esprit de nombreuses personnes, économie sociale rime avec réinsertion socio-professionnelle de personnes précarisées ou désaffiliées. Dans deux textes précédemment publiés par Barricade, nous avons montré que l’économie sociale est bien plus que cela : via les principes éthiques sur lesquels elle s’appuie, elle constitue un vecteur de démocratisation de l’économie et de transformation sociale. Mais c’est un fait, la « réinsertion » constitue une des activités centrales du secteur, via notamment les entreprises d’insertion [EI], reconnues et subventionnées par la Région wallonne depuis 1998. Or, une récente réforme de ce dispositif, laquelle visait peut-être à « moraliser » le secteur, a surtout abouti à le fragiliser, et ce alors que les entreprises les plus capitalistes sont pour leur part à la fête, avec le soutien inconditionnel des pouvoirs publics. Cette réforme a été mise en œuvre sous un voile opaque fait de silence médiatique, d’apparente omerta du secteur et de jargon juridique incompréhensible au commun des mortels. Nous allons tenter de lever ce voile et de voir comment on s’est méticuleusement appliqué à dénaturer un dispositif qui avait pourtant fait ses preuves, qui était vecteur d’évolution positive, de création d’activités et d’emplois, et qui a servi de tremplin à de nombreux projets porteurs de changement et d’espoir. Or, qu’y a-t-il de mieux à faire en temps de crise que de soutenir de tels projets entrepreneuriaux ? Et concrètement à Liège – toutes proportions gardées bien sûr, quel projet d’avenir, quel modèle économique méritait d’être soutenu ?
Celui de Mittal ou celui de Vin de Liège ? Voilà en somme un choix bien politique.

 

Thème: 
Divers