Faut-il humaniser les centres fermés ou les brûler ? 13 pièges à déjouer dans la lutte contre les centres fermés
Une étude de Gilles Grégoire et Florence Vanwerts - 2025

Si nous avons choisi ce titre un rien provocateur, c’est avant tout pour clarifier une chose d’entrée de jeu : si vous rêvez, un jour, de voir crépiter dans les flammes les murs des centres fermés, que se matérialise le slogan « liberté, freedom, houria », et que s’évadent des centaines de personnes sans papiers, alors sachez que nous partageons le même rêve et que ce texte est fait pour vous. Si vous rêvez d’une autre version de l’abolition des centres fermés, qui ne prend pas nécessairement une forme littéralement incendiaire, ce texte s’adresse à vous également !
D’accord… Mais pourquoi commencer par là ?
Et bien, parce qu’à force de passer des heures dans des débats idéologiques ou stratégiques infinis comme tout·e militant·e qui se respecte, on a fini par réaliser qu’un bon préalable à une saine prise de tête, c’est de se rendre compte – quand c’est possible – que dans le fond on veut la même chose. C’est-à-dire qu’on a les mêmes objectifs à long terme, la même « vision », la même « utopie » diraient certain·es, même si on n’est pas nécessairement d’accord sur les moyens et les étapes pour avancer vers sa réalisation. Commencer par rappeler cet état de fait permet de mieux poser les enjeux de la discussion : on ne cherche pas ici à faire de procès d’intention ni à remettre en question les motivations profondes, la sincérité ou la légitimité de l’engagement de quiconque, mais simplement à proposer des réflexions sur des stratégies pour avancer plus efficacement vers notre but commun.
Il s’agit donc de clarifier d’éventuels points de désaccord, quitte à se prendre un peu la tête.