Pourquoi il faut légiférer sur la Gestation pour autrui
Une analyse de Joanne Clotuche
En Belgique, comme dans d’autres pays tels l’Irlande ou le Japon, la Gestation Pour Autrui (GPA) n’est ni interdite ni autorisée. Le flou juridique règne. Pratiquée dans quelques centres très spécialisés en Procréation Médicalement Assistée (PMA), elle permet la naissance chaque année de moins d’une dizaine d’enfants, soit près de 200 cas ces vingt dernières années. Ces chiffres sont cependant la partie émergée de l’iceberg. En-dessous, il y a tous ces cas dont on entend seulement parler quand un problème survient ou quand ils concernent des célébrités.
Face au flou juridique, le Sénat belge a choisi de se saisir de la question et la Commission des affaires institutionnelles a présenté, en décembre 2015, un rapport d’information concernant la GPA. Ce rapport présente les auditions réalisées par la Commission ainsi que les positions de tous les partis belges sur la question. Si les partis sont tous, à l’exception du cdH qui s’y oppose formellement, en faveur d’une autorisation de la pratique dans un cadre très strict, on peut s’étonner que le dossier n’avance pas. Entre une pratique fortement contestée par différents groupes de pression (féministes, ou catholiques notamment…) et des situations réelles où des couples ont recours à des mères porteuses étrangères, on peut se demander si le maintien du statu quo est la meilleure solution. En d’autres termes, enfants et mères porteuses sont-ils protégés par ce flou juridique ?
Le sujet est sensible et nous proposons de réfléchir à quelques arguments avancés pour soutenir ou interdire cette pratique.